Recherche_de_la_vérité,_I,_§_I_-_IV.pdf

NICOLAS MALEBRANCHE DE LA RECHERCHE DE LA VÉRITÉ LIVRE PREMIER DES ERREURS DES SENS Chapitres I - II - III - IV Chapitre I. I. De la nat re et des propriétés de lentendement. — II. De la nat re et des propriétés de la volonté, et ce q e cest q e la liberté. Lerre r est la ca se de la misère des hommes ; cest le ma vais principe q i a prod it le mal dans le monde ; cest elle q i a fait naître et q i entretient dans notre âme to s les ma x q i no s affligent, et no s ne devons point espérer de bonhe r solide et véritable q en travaillant série sement à léviter. LÉcrit re Sainte no s apprend q e les hommes ne sont misérables q e parce q ils sont péche rs et criminels ; et ils ne seraient ni péche rs, ni criminels, sils ne se rendaient point esclaves d péché en consentant à lerre r. Sil est donc vrai q e lerre r soit lorigine de la misère des hommes, il est bien j ste q e les hommes fassent effort po r sen délivrer. Certainement le r effort ne sera point in tile et sans récompense, q oiq il nait pas to t leffet q ils po rraient so haiter. Si les hommes ne deviennent pas infaillibles, ils se tromperont bea co p moins, et sils ne se délivrent pas entièrement de le rs ma x ils en éviteront a moins q elq es- ns. On ne doit pas en cette vie espérer ne entière félicité, parce q ici-bas on ne doit pas prétendre à linfaillibilité ; mais on doit travailler sans cesse à ne se point tromper, p isq on so haite sans cesse de se délivrer de ses misères. En n mot, comme on désire avec arde r n bonhe r sans lespérer, on doit tendre avec effort à linfaillibilité sans y prétendre. Il ne fa t